Marine

La brume et les embruns emplissent la marine.
Au ras de l'horizon où dort la mer bleutée
Des silhouettes floues animent les jetées
Et les nuages doux bercent les crinolines.

Sur le sable nappé d'algue aux odeurs marines
Des calèches bâchées attendent, déjetées,
Et des lévriers hautains sur leurs pattes plantés
Surveillent en humant, et plissent la narine...

Mais le ciel est partout, on ne sait où il nait,
On ne sait quand se meurt l'espace, ou le marais,
Et la mer infinie se mêle au vent du large.

Le flot lisse, calmé, va, s'étale, et soudain
Envahit les rochers, et il n'y a pas de marge
Entre le ciel et l'eau des toiles de Boudin.

 

 

 

Copyright Alain Gurly - 2005