TEXTES DES CHANSONS
Les vieux copains Ils ont été petits, ils ont été gamins C'était le temps, le temps béni où l'on était copains Et leur vie s'est déroulée Comme un songe, un hasard, Et chacun s'est débrouillé Chacun a son histoire Ils ont un peu vieilli Depuis ce temps lointain Ils sont toujours amis Ils sont toujours, toujours copains Ils ont eu leurs bonheurs Ils ont eu leurs déboires Et c'est ce qui chante en chœur Au fond de leur mémoire Et ils sont restés unis En ce temps incertain Où l'amitié réunit Le temps des vieux copains Et quand l'un d'entre eux s'en va Au fin fond de l'espace Son esprit ne meurt pas Ils lui gardent toujours sa place Ils resteront unis A travers les chagrins Car l'amitié bénit Le temps, le temps des vieux copains Au milieu des ennuis, ils font bloc les copains Ensemble ils se sont redits ça ira mieux demain. Ils resteront tous unis Pour sourire au destin Pour sourire à la vie Les derniers vieux copains. |
Écoute Vieux bancels où dorment l'espace Et les années Vieille clède où la cendre efface Tout le passé. Vous restez pour qu'un rêve berce Nos vieux amours Sur le serre où le vent disperse Le fil des jours. Dans les ombres de la Cévenne S'en vient le soir Lorsque le vent souffle l'haleine D'un encensoir. On entend les harpes des songes Evanouis Dorlotant le jour qui s'allonge Près de la nuit. Sur l'Aigoual ou le vieux Lozère La lune dort Tout en veillant sur les clairières Aux genêts d'or. Et tout là-bas au fond des ombres Dans les valats Git le passé dans ses décombres, Mais toujours là. Ecoute le
chant de nos serres Bercer nos
toits Ecoute bien,
ta vieille terre Chante pour
toi... |
Dépôt d’avenir Un paquet de lessive OMO Deux doses d’enzymes gloutons Une boite de beurre maigre Une autre de Canigou Ron Ron Et des scoubidous bidous aah !! Une dent de Fernandel Un cheveu de Yul Brynner Un filet de voix de Jane Birkin Une scatologie de Sébastien Et des scoubidous bidouaah !! La moto de Coluche Un carton d’emballage pour SDF Un squelette de Dachau Une mâchoire de Biafrais n’ayant jamais servi Et des scoubidous bidouaah !! Un assassiné de Bosnie Un casque de casque bleu Un blouson de blouson noir Un rescapé d’Hiroshima Un autre de Fukushima Et des scoubidous bidouaahh !! Un disque des Beattles Un disque de stationnement Un disque de CD ROM Un disque de J.O Un tourne disque de potier Un disque de scoubidou bidouaah !! Un virus du Sida Un virus H1N1 Un autre d’autre chose Une fausse dent en ivoire du dernier cachalot Une maladie moderne Une maladie Oooh ! mortelle Et des scoubidous bidouaaah ! Un nouveau pauvre Un ancien riche Un nouveau riche Un ancien pauvre Un CAC 40 et un compte en Suisse Une nouvelle politique Une nouvelle économie et un nouveau destin Et des scoubidous bidouaaaah !! Un peu de hasch, un peu de LSD Un peu de cocaïne, d’héroïne pas héroïque Un peu d’ecstasy, Un peu de patch anti tout Un mobile qui fait tout Sauf le café et les petits choux Dans des scoubidous bidouaaaahhh!! Une télé à fil Une télé sans câble Une télé à coin carré, une télé 16/9 Une télé 3D Une télé sans horreur Une télé sans bêtise Une télé humaine Sans scoubidou bidou ah ah !! De l’eau propre De l’air propre Un sol propre Une cervelle propre Des hommes propres Avec des chansons propres, des sketchs propres Et des scoubidous propres ! |
La maison des morts A la maison des morts ce sont les souvenirs Qui dorment sur le seuil et sous les vieilles tuiles. Il y a des bonheurs, il y a des soupirs, Des parfums désuets et des chansons fragiles. A la maison des morts où repose mon âme, Quand je mets au carreau cette tête vieillie, Je vois devant mes yeux, comme une vieille trame, Tous ceux qui furent là, et ne sont point partis... Dans un coin, près de moi, j'entends le moulin moudre, Dans sa boite de bois, le café maternel, Et dans un autre coin, c'est la machine à coudre Qui berce en trépidant mon chagrin éternel. Dans le jardin, dehors, les vieux murets de pierre Me content le labeur de celui qui les fit Tous les jours, sans arrêt, posant pierre sur pierre En pleurant son enfant sans trêve et sans répit. Il y a le papé transportant ses corbeilles De fumier de mouton sur les vieux escaliers, Remontant ses fagots en passant sous la treille Pour aller les ranger jusque sous le clapier. Il y a la mamé, la plus vieille douairière Qui vécut en ces lieux quand j'étais tout petit, Qui m'apprit le tarot, les antiques manières, Les anciennes chansons dans les vieux manuscrits. Sous le cèdre, dehors, dans la calme clairière, Ils sont venus coucher leur repos éternel, Sous la callune en fleur, parmi les vieilles pierres, Dormir dans ce pays dont ils savent le ciel. Et moi je reste là, je les vois dans les serres, Je les entends passer dans le vent au dehors, Quand je lève les yeux, je vois dans la lumière Leurs visages penchés, attentifs à mon sort. Et je sais qu'ils sont là, accompagnant la route Qui me mène vers eux, qui mène au même port, Et je sais à coup sûr et sans l'ombre d'un doute Qu'ils sont à mes côtés... dans la maison des morts... |
Le ciel est immobile Le ciel est immobile au-dessus de nos fronts Et la voute céleste aux teintes irisées Pèse de tout son poids sur le morne horizon Qui verrouille notre âme en des lignes brisées... La Terre est arrêtée sur des orbes galbés... Ô vieux penseurs anciens ! Ce sont les sphères seules Qui tournent en rêvant autour de nos idées Comme tourne un bourdon sur l'épeautre ou l'éteule. Le cœur est immobile au sein de nos amours Comme un fossile dort au sein de la matière En attendant le temps où reviendra le jour, Quand le cœur arrêté reverra la lumière... Les jours se sont figés au creux de nos journées, Les jours sont arrêtés au cœur de froids immenses Quand l'âme se souvient qu'elle dort, condamnée, Et qu'elle ne verra jamais ses espérances. Le songe est immobile au ventre de nos nuits Où il git à jamais prisonnier de nos rêves, Le songe est immobile et toujours il s'enfuit Dans un piétinement qui stationne sans trêve... Le Temps est immobile et on dit qu'il s'enfuit ! C'est nous qui le fuyons, comme s'enfuit la lune Quand le jour la dilue au terme de la nuit Et que la vie s'en va comme croulent les dunes... |
Temps passé Viens t’en auprès de moi, viens t’en auprès du poêle Serre ton châle noir sur tes genoux frileux. Il fait si froid dehors, il n'y a plus d'étoiles, Viens t’en auprès de moi, nous pourrons être
heureux. Parle-moi de ce Temps, où la clé sur la porte On pouvait s'en aller, le front insoucieux, Marcher au fond des bois, au bruit des feuilles
mortes Et revenir le soir, serein et radieux. Parle-moi de ce Temps où il faisait bon vivre Bien qu'il fallut gagner son pain plus durement, Mais où ce qui valait, c'était les sentiments ! La solidarité suffisait pour survivre.. Parle-moi de ce Temps où les nuits étaient douces, Où l'on pouvait aller seul dans l'obscurité Au hasard des chemins pour s'asseoir sur la mousse Sans craindre à tout instant pour sa sécurité. On avait des souliers faits en toile de mine ! On avait des habits qui n'étaient pas
"griffés" ! Mais on se moquait bien d'être ainsi
"attifés" Et nous ne jugions pas sur ces détails infimes. On ne savait vraiment rien des choses
"modernes", On ignorait les mots whisky, hotdogs, caviar. On mangeait du pain sec, des châtaignes, du lard, On buvait l'eau des puits, des sources, des
citernes. Si l'on voulait du vin, on avait tous des treilles, Des vignes aux coteaux de nos valats moussus. Et, pour chacun, son vin était pure merveille, Qu'il soit de noir clinton, de jacquet, de verjus ! On ignorait les mots week-end, bourse ou foxtrot ! Samedi et Dimanche il fallait travailler, Parce que, sans cela, c'était dur de manger.. Et danser, c'était rare, on n'y pensait pas trop. Parle-moi de ce Temps.., nos mères étaient belles, Nos pères vigoureux, l'air y était plus pur, Et nous pouvions marcher, courir, sauter les murs, Cueillir les raisins noirs en grimpant aux tonnelles.... Souhaitons que nos enfants, qui ont droit au
bonheur, En aient aussi leur part, avec des jours meilleurs. Souhaitons que ce Présent qui nous parait si laid, Soit, pour eux, un Passé comme il n'en fut jamais, Que les Temps d'aujourd'hui leur paraissent moins
gris ! Souhaitons le leur afin qu'ils ne soient pas aigris, Souhaitons qu'il soit pour eux, mais aussi pour les
autres, Un Passé pour le moins aussi beau que le nôtre !! Parlons de nos beaux jours, parle-moi du Vieux
Temps.. Hors de nous maintenant il n'est rien d'important, Rien ne vaudra jamais nos souvenirs d'enfants, Il n'est rien d'important que nos trésors d'antan ! |
La note bleue Là-bas, c’est tout là-bas Que tu la cherches La note bleue Là-bas, elle est là-bas Au fond des âges La note bleue Tu l’avais rêvée et tant
aimée Petite perle de nuit Qui danse clignote et puis
s’enfuit Comme une lumière d’été Là-bas ce pur diamant Ton rêve d’enfant La note bleue Mi La Sol Fa Sol Mi Tu n’entendras qu’elle La note bleue SOLO PIANO Là-bas elle est là-bas Comme un rivage La note bleue Là-haut il fait si beau Qu’elle te hante La note bleue Tu l’avais
rêvée et tant aimée Petite perle
de nuit Qui danse
clignote et puis s’enfuit Comme une
lumière d’été Là-haut, viens donc là-haut C’est là qu’on cueille La note bleue La note bleue |
Épave Je suis comme un bateau Qui sortit de son anse Parti en hautes eaux Sur la houle qui danse Ensablé sur la grève Bercé par les courants Qui me hantent sans trêve Je dors au gré du vent Je suis comme un esquif Ignoré des marées Perdu sur les récifs Des jours et des années Le goéland qui passe Glisse une aile d'argent Sur la calme bonace Où je sombre en rêvant. Ainsi passent
sur moi les vents et les courants Depuis que je
suis là dans le sein des estrans Je suis une vigie Plantée sur les marais Morte de nostalgie Naufragée à jamais Vagabond de la brume Radeau des horizons Sur le récif qui fume Je suis en oraison Je suis comme un guetteur Qui veille aux quatre vents Pour chercher le bonheur A tous les coins du temps J'ai pour tout réconfort Le ressac qui divague Des souvenirs du port Les caresses des vagues Ainsi passent
sur moi les ris et les autans Depuis que
j'ai coulé au sein du vieil antan Jours et nuits de misère Coulent au fond du temps Et je songe à la terre Où j'ai été enfant Les astres se succèdent Sur l'horizon là-bas La lune ou Andromède Le soleil qui s'en va... Mais si je vois un jour Poindre au soleil levant Un petit peu d'amour Comme un astre d'argent Mais si je vois un jour Comme une vieille flamme Un petit peu d'amour Renaitre dans mon âme Alors comme un
radeau surgit de l'Océan Je reviendrais
voguer sur les ailes du temps. |