Silence

 

Regarde ! Un jour se meurt de lumière lassé !
Le ciel, qui fut si bleu, se voile d'azur sombre,
Et, au fond des quasars, les étoiles sans nombre
Allument des lampions sur nos rêves cassés.

La nuit traîne à pas lents nos âmes entassées
Sous la touffeur des jours où ne passe aucune ombre,
Dans l'immense désert qu'est la foule sans nombre
Aux coeurs sans battement, aux amours sans passé.

Le soir cogne au carreau qui éclaire la chambre.
On n'a plus de chaleur lorsque finit Décembre,
Et l'ombre, tôt venue, tisse le deuil du jour...

Ecoute. Rien ne bruit sinon le vent dans l'arbre,
Sinon le lourd tic-tac sur le bonheur-du-jour,
Où la vieille pendule effeuille un temps de marbre...
 

 

 

 

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