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Si un jour vient le temps...

 

Voyez comme le ciel est coloré de rouge,
Voyez comme le vent est poussièreux ce soir,
Regardez sur le pré, il n'y a rien qui bouge,
Et le rire ne sert qu'à briser le miroir.

Mais cela ne fait rien, c'est dans l'ordre des choses,
Cela ne fera rien... Viens ! Partons au hasard.
Il ne faut pas pleurer lorsque meurent les roses,
Nos pleurs se sont taris à l'approche du soir.

Comme les flots sont noirs aux rayons de la lune !
Voyez comme la plage est souillée de déchets,
Regardez le ruisseau, l'étang et la lagune
Où flottent les débris, dérisoires hochets...

Mais cela ne fait rien, on ne peut rien y faire,
L'immense absurdité est là, au quotidien,
Et s'il ne sert à rien de regarder derrière,
Il ne sert plus à rien de regarder demain.

Voyez comme les fleurs se fanent au passage
Des vents pernicieux, brises, ris ou blizzards...
Comme de la beauté il n'est plus qu'un mirage,
Tout passe et puis s'enfuit au grand vent du hasard.

Mais cela ne fait rien, il n'est plus rien à faire,
Ce monde est si pourri qu'il passe inaperçu,
Et nous sommes si vils que notre vieille terre
Ne nous supporte pas, ne nous supporte plus...

Voyez à l'horizon passer des bruits de guerre,
Des avions, des chars, des canons, des soldats.
Voyez dans le vallon où sèche la bruyère
Mourir à petit feu tout ce qu'on nous légua...

Mais cela ne fait rien, pauvre gens de misère,
Resserrez vous bien fort, la chaleur des matins
Viendra vous consoler du grand froid de la terre
Pour vous réconcilier avec le genre humain.

Mais cela ne fait rien, pauvres gens, pauvres hères,
Tenons nous bien la main... Si un jour vient le temps
Où périra l'argent sur notre vieille terre,
On pourra tous s'aimer... s'il en est encor temps...

 

Copyright Alain Gurly - 2005