Visite posthume
Mon Dieu ! Qu'il
faisait froid sur le serre ancestral Où le vent verglaçait
des parcelles de givre En squelettes de gel, en perles de cristal...
Le mas abandonné avait cessé de vivre.
Et le vent s'engouffrait
par les carreaux brisés... La fenêtre aveuglée
comme une orbite vide Regardait l'horizon, regard martyrisé
Où des perles de gel pleuraient sur la bastide.
Je suis allé
revoir la vaste salle basse Où trônait autrefois
la grande cheminée. Plus rien ne subsistait, plus une
seule trace De ce que le foyer avait illuminé...
De la cendre dormait
dans le creux de la pierre, Un peu du souvenir des chaleurs
du passé, Un reste évanoui de la vieille lumière
Qui hanta ces vieux murs croulants et trépassés.
Et le vent qui sifflait
à travers la masure Emportait au dehors dans l'hiver
et l'ailleurs, Comme pour balayer de vieilles déchirures,
La cendre du foyer et celle de mon coeur...
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